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L'alchémille - Recherche d'équilibre

Feuille d'alchémille, Alchemilla vulgaris

Parlons aujourd'hui de cette plante médicinale majeure qu'est l'alchémille (Alchemilla vulgaris).


Lorsque je me suis penchée sur l’étude de l’alchémille, je suis restée un peu perplexe. En effet, sa feuille, très présente, plissée, lui donnant l’allure d’un manteau (à l’origine de son nom « Manteau des dames ») est liée à la signature de l’eau. Cette forme caractéristique de réceptacle, qui conserve la perle de rosée du matin, si chère aux alchimistes, est également fortement associée dans la culture populaire au réceptacle matriciel féminin qu’est l’utérus.


Je ne parvenais donc pas de prime abord à comprendre le lien entre ces feuilles très larges, très « eau », ainsi que cette affinité analogique avec l’organe de vie de la femme et cette nature énergétique que Vanopdenbosch établit comme froide et sèche.


Pour comprendre cette contradiction apparente, j’ai observé la construction de la plante de plus près. L’alchémille, lorsqu’on la regarde de loin, ne montre que du vert, couleur de la feuille. Ce n’est qu’en s’approchant suffisamment près qu’on peut observer ses fleurs vert-jaunâtre qui demeurent très petites. La fleur étant considérée comme l’ouverture de la plante au cosmos, on constate aisément que chez l’alchémille, ce n’est pas cette partie qui prime. Elle reste par sa taille plutôt proche du sol et de la terre (froide et sèche selon Vanopdenbosch). L’organe prépondérant de l'alchémille demeure donc sa feuille.


Comment dès lors comprendre cette apparente contradiction entre cette plante qui montre une signature d’eau (humide) et ce tempérament sec qui ressort dans toutes ses caractéristiques ?


C’est en me posant cette question, ainsi qu’en lisant le point de vue de Matthew Wood[1] qui présente l’alchémille comme une plante « hydrofuge », qu’un élément de réponse m’est apparu. L’alchémille n’absorbe pas la rosée qui se dépose sur sa feuille. Au contraire, elle la repousse pour conserver l’eau en surface. C’est ainsi que je comprends sa nature sèche : elle remet l’eau en circulation en l’acheminant vers l’extérieur.


On peut ainsi voir cette action dans ses propriétés décongestionnantes tant de la région du petit bassin que des jambes. C’est également ce côté sec et astringent qui lui offre sa capacité à réguler le sang en cas de règles abondantes ou hémorragiques ainsi que son action antidiarrhéique (action de resserrer la paroi de l’intestin pour empêcher l’eau d’inonder la lumière intestinale).


Le tempérament principal de l’alchémille est catalogué comme froid et sec, mais on observera que certains de ses constituants, saveurs ou propriétés sont parfois chaudes et parfois froides. On observera ici « l’intelligence » de l’interaction entre le corps humain et l’alchémille qui « saura » en fonction du lieu d’action faire affluer les liquides (amertume qui augmente la sécrétion de salive, de sucs digestifs, de bile… action « chaude » qui amène l’écoulement et l’expansion) ou au contraire les repousser (tanins qui par leur astringence assècheront les tissus avec lesquels ils entreront en contact, action « froide » qui amène fixité et contraction).


D’un point de vue psycho-émotionnel, l’alchémille sera recommandée pour sa capacité à accompagner les femmes dans leur cyclicité. On lie en effet le cycle menstruel féminin au cycle lunaire, qui comme on le sait, a une grande influence sur l’eau et les marées (afflux et reflux d’eau). De la même manière qu’elle dispose d’une capacité à renforcer les tissus du corps, elle renforcera également d’après Roger et Hildegarde Kalbermatten, « le courage d’oser une véritable féminité : elle compense ainsi une affirmation trop forte ou trop faible de son existence en tant que femme »[2].


Et toi, dans quels domaines aurais-tu besoin de d'avantage d'équilibre ? As-tu parfois de la difficulté à accepter l'aspect cyclique de la vie ?


Avertissement : Cet article ne constitue pas un conseil de santé. Un usage inadapté des plantes médicinales peut avoir des conséquences et il est recommandé de se renseigner auprès d'un praticien de santé et/ou de demander l'avis de son médecin traitant. ;)


Références :

[1] Matthew Wood, « Traité d’herboristerie énergétique, puissance et sagesse des plantes », p.144

[2] Roger et Hildegard Kalbermatten, « Teintures mères végétales, Essence et utilisation », p.26

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