Appelée « la plus grande des bienfaitrices du monde végétal » par Rudolf Steiner, Wilhelm Pelikan nous explique que l’ortie se construit « de manière rythmique […]. Les nœuds se superposent, chacun portant une paire de feuilles opposées ; chaque feuille est pourvue à sa base, sur la tige, de deux petites stipules. Chaque nœud est déplacé d’un angle de 90° par rapport au précédent. Les feuilles s’alignent donc, le long de la tige, en quatre rangs. Cette tige est de section carrée […]. Toutefois, vers le haut, les internoeuds se raccourcissent, les feuilles se font plus petites, plus aiguës, bien que le rythme ne soit jamais interrompu avant la cime ». [1]
Tout y est pour nous parler de l’élément Terre, de construction, de symétrie, de progression planifiée et organisée. On y retrouve également le nombre 4 et le carré (dans la tige) qui ramènent dans la symbolique numérique à tout ce qui est concret, matériel, tangible et ordonné.
Toutefois, l’ortie amène un élément Terre équilibré, « prêt à l’emploi ». Au niveau du corps humain, un élément Terre déséquilibré se manifestera par exemple par un organisme qui se fige et s’ankylose, par de l’immobilisme et une sensation de blocage.
Or, ce n’est pas du tout ainsi que se manifeste l’ortie. Son élément Terre équilibré va plutôt proposer à l’organisme la matière pour construire, bâtir, aller de l’avant et remettre en mouvement les choses. C’est extrêmement visible dans l’une de ses utilisations un peu tombée peut-être en désuétude chez nous, mais encore très courante notamment dans les pays de l’Est, en Russie : la flagellation. En effet, son côté urticant m’a souvent été mentionné par ma grand-mère paternelle comme ayant la propriété de favoriser la circulation.
Et j’aime énormément cette image donnée de l’ortie par Wood qui compare son esprit à celui d’une « vieille femme avec un balai qui exhorte les gens à avancer, à se mettre en mouvement, à ne pas rester là sans rien faire ».[2]
On connait également l’ortie comme une grande dépurative du sang, tout comme elle agit sur les terrains pollués par un excès d’acide urique et de nitrate qu’elle sait transformer à son avantage en protéines. Telle une alchimiste, elle est capable de transformer une matière « dense et lourde » en un terreau fertile prompt à faire renaitre la vie.
Le parallèle devient alors plus qu’évident avec son action psycho-émotionnelle. Kalbermatten parle ainsi de l’"agressivité" : « Au sens premier et positif du terme, l’agression élimine les obstacles afin qu’une nouvelle activité puisse se développer. L’agression fait disparaître ce qui est vieux, usé, sans force, ce qui n’a plus raison d’être, et elle fait de la place pour le neuf. L’agression et l’activité créatrice sont inséparables ».[3]
L’ortie sera donc une formidable alliée pour les personnes « terriennes » à l’excès (élément classé comme froid et humide par Polak, et froid et sec par Vanopdenbosch). Sa chaleur et son caractère urticant les aidera à générer un nouvel élan vital, à briser des schémas psychiques trop figés, pour ramener à une ambiance plus créative et plus fertile.
L'ortie pourrait-elle être ton alliée en période de ralentissement et de blocage ? Tel cet-te ami-e véritable qui n'a pas peur de te dire tes quatre vérités et te donner l'électrochoc qui te fait redémarrer ?
Avertissement : Cet article ne constitue pas un conseil de santé. Un usage inadapté des plantes médicinales peut avoir des conséquences et il est recommandé de se renseigner auprès d'un praticien de santé et/ou de demander l'avis de son médecin traitant. ;)
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